L'objectif d'Hildric c'est de vivre riche et de vivre longtemps.
Les occasions se présentant comme elles se présentent, le jeune homme commença les choses sérieuses en suivant une armée de passage dans le Stirland. Il souhaitait quitter Wurtbad et découvrir le monde (il y fut obligé sous la menaces de terribles représailles mais il n'en parlera que peu).
Quoi de mieux qu'une armée pour parcourir l'Empire sans risque... Au moins on y est en sûreté... Toute relative la sûreté mais qu'avoir de plus?
Lors de ces multiples âneries (disons ce qui est) Hildric séduit une jeune fille de bonne famille. Sous l'apparence d'un marchand aisé il profita de sa naïveté... De toute sa candeur... De vraiment toute sa pureté, si vous comprenez ce que je veux dire. Ce sont les poches allégées de quelques sous et un polichinelle dans le tiroir que la jeune fille rentra chez son père.
Des jours durant elle attendit son pieux marchand et ses promesses de fiançailles. Bien entendu le père, devant sa fille éplorée, se mit à réfléchir plus que de raison, et sous les indications de sa fille commença à faire écumer le quartier à ses sbires. Un grand et beau marchand aux cheveux de feu et aux yeux d'azur et d'émeraude, ça, il n'y avait pas. Mais il y avait Hildric: un p'tit arnaqueur aux cheveux roux et aux yeux vairons.
Ranald sait combien Hildric avait pu avoir des jours pénibles, mais la semaine qui suivit sa partie de jambes en l'air avec la petite Enerys fut des plus éprouvantes. Il se cacha pendant deux jours, pensant que les esprits allaient se calmer... Mais c'était sans compter sur la pugnacité sans borne des Boissecret. Au bout de 6 bons jours d'enfer, de caves et de cachettes miteuses, Hildric vit là le signe du destin qu'il attendait. Wurtbad, sa ville, sa putain de mère nourricière, le rejetait. Il était temps de prendre le large.
Une armée stationnait justement aux portes de la ville. Sans prendre vraiment le temps de dire adieu à qui que ce soit, sauf à la porte en haut à gauche du buffet de la cuisine (qui renfermait les maigres économies de ses parents) Hildric s'en fut, ses quelques affaires sous le bras.
La petite armée s'apprêtait à lever le camp. Ayant réglé le "léger" conflit de voisinage de la région, les troupes n'avaient plus rien à faire là. Tout fut vite plié et Hildric se faufila dans la cohorte de gens qui suivent tout naturellement les armées, comme des puces les chiens galeux. La marche jusqu'à Kemperbad fut rude dans les rigueurs de l'hiver mais Hildric ne se portait pas mal. A quelques kilomètres de la ville, la veille de l'arrivée, l'armée fit un dernier bivouac.
Le jeune homme enhardi par le début de sa nouvelle vie réfléchit vite: il n'avait pas grand chose d'un soldat. Et il lui manquait le principal... Hildric quitta le camp avant l'aube, il coupa droit vers Kemperbad. Sa toute nouvelle épée lui battait la cuisse. Il fallait qu'il quitte la ville au plus vite. Le port fluvial s'étalait devant ses yeux ébahis. Nuln, rabachaient les marins. Nuln. Nuln, ça paraissait bien...